Ton déclencheur c'est quoi hm ? :  Le déclencheur de Tian Lei ? Le sang. Il suffit d’une simple goutte de sang, que ce soit le sien, ou celui de quelqu’un d’autre, qu’il en ait sur lui, ou tout simplement qu’il le voit, et c’est partit pour la folie. La durée est très variable, allant d’une heure à vingt-quatre heures. Il ne se souvient jamais de tout ce qui s’est déroulé pendant cette période, et lors des durées les plus courtes, il n’a pas le moindre souvenir.

Ton caractère, il est comment quand t'es pas toi ? :

Si j’ai été si discret avec mon passé, c’est que j’ai des choses à cacher : on a tous nos petites secrets, plus ou moins gros. Les miens, je ne compte pas les dévoiler si facilement. « Allez-vous faire foutre ». Voilà ce que je dirais si l’on me pose des questions sur mon passé.

À vrai dire, j’ai toujours été très discret sur ma vie, mais autrefois ce n’était pas pour cacher un secret, ou quoi que ce soit, non c’était parce que j’avais honte de ma vie. Je rêvais d’une belle vie, pleins de joies, de richesses… mais non. Je suis né, et j’ai grandis à Singapour, un des grands paradis fiscaux. Et si je peux vous dire quelque chose, c’est que je ne fais pas parti de ces gens qui profitent de cette réputation Singapourienne. Le paradis fiscal ? Pour en avoir les bénéfices, encore faudrait-il avoir de l’argent.

Pour tout vous dire, ce n’est pas le manque d’argent en lui-même qui m’a pesé pendant toute mon enfance. En réalité, c’est plus l’écart que ça a creusé avec mes camarades, ceux qui auraient pu devenir des proches à moi, mais qui parce que je n’ai pas eu le même porte-monnaie qu’eux, me sont devenus méprisant. La relation doit être construite sur une égalité, et non sur le pouvoir de l’un par rapport à l’autre : voilà au moins une chose que j’aurais appris lors de ma première année de psychologie.

Mais revenons-en à mon enfance. Mon père ? Un petit ouvrier, qui est devenu minable par son manque d’ambition, et quelque part aussi par son idiotie. Je suis toujours méprisant en parlant de lui, mais peut-être ne devrais-je pas, quand on voit ce que je suis devenu. À vouloir à tout prix ne pas suivre son chemin, je suis devenu aussi minable, si ce n’est plus, que lui. Je le considère comme un idiot, mais alors que je croyais mon ambition et la méprise que j’ai eu envers les gens comme lui aller me guider vers le succès, cela m’a emmené tout droit aux bas fond de la société. J’ai tout raté, et ce n’est pas à cause de mon ouvrier de père.

Et ma mère dans cette histoire ? Une pute devenue barmaid suite à un concours de circonstances plutôt dramatique. Elle, je la respecte, ou du moins je la respectais puisqu’elle est morte. Elle n’avait, ni argent, ni diplôme. Trop âgé et pas assez de matière grise pour espérer faire des études, et obtenir un travail respectable, elle s’est néanmoins battu pour vivre. Elle s’est prostitué, elle s’est droguée, mais elle a arrêté tout ça pour avoir une meilleure vie. Elle a rencontré mon père alors qu’elle fuyait une ruelle malfamée, à moitié nue, de nombreuses ecchymoses sur le corps : ses clients n’étaient pas de la plus grande douceur. C’est ainsi que vient le seul acte intelligent de mon père : il l’a aidé, sans arrière-pensée, idiot mais bon envers autrui. Il lui a même payé une cure de désintox, malgré ses faibles revenus, et l’ai aidé à remonter la pente. Malheureusement pour elles, malgré les efforts qu’elle a fait pour ne plus entendre parler de drogue et de prostitution, son passé l’a retrouvé. Tué par un ancien client, fortuné, violent, con sans nul doute… c’est bête pour elle, quand on sait que celui qu’elle fuyait quand elle a rencontré mon père, c’était lui.

Et ma voilà, fils d’un ouvrir con mais bon, et d’une pute droguée qui a cherché à quitter cette vie de débauche. Les plus médisants diraient que j’étais obligé de devenir un raté, mais ceux-là ne savent pas la suite.

À l’image de ma mère, j’ai tout fait pour me sortir de cette vie misérable. Je ne suis pas né avec un QI supérieur à la moyenne, pas un géni dès le berceau, mais j’ai étudié. Jeune, j’étais le meilleur élève, sautant plusieurs classes, avant d’être transféré dans un établissement réputé pour son cursus complexe : le genre d’établissement d’on tout parents rêve de voir leurs enfants. Le genre d’établissement qui n’a quasiment aucuns boursiers, et qui coûte la peau du cul… oui, l’établissement de richou par excellence. Mon père, idiot qu’il était, ne comprenait pas pourquoi je changeais d’établissement, pour aller dans un beaucoup plus loin, alors que le mien était juste à côté, dans cette misérable banlieue qui me servait de lieu de vie.

Un des rares boursiers, j’étais ainsi contrait de travailler encore plus dur qu’avant, car sinon, je savais que je serais viré. C’est à cette époque que j’ai vraiment le plus de regret : tous les autres élèves étaient riches, fils de célébrités, de politiques, de mafieux, des étrangers tout aussi fortunés, venu à Singapour, pour je vous le donne en plein le mile : le paradis fiscal !

Et moi ? J’étais le boursier, habitant dans un petit appartement, dans une banlieue malfamée. Oh, je n’ai pas eu de mal à m’intégrer au départ, après tout, j’étais l’élève le plus haut classé de l’année, et à l’époque j’étais très ouvert. Mais j’ai fait l’erreur de penser pouvoir devenir ami avec des gens comme eux. Quand j’étais en leur compagnie, en ville dans mon bel uniforme coutant plus chère que l’immeuble dans lequel j’habitais, je toisais les pauvres, de mon regard de petit roi, à la manière des autres richou que je fréquentais alors. Eux ne savaient pas que j’étais boursier, j’avais tenu secret ce fait, prétendant être le fils d’un membre de la triade chinoise. On croyait à ma fable, si bien que mes amis furent pour la plupart des gosses de mafieux et de politique véreux (dire des politiques tout court seraient plus simple, ces derniers étant de toute façon tous véreux).

Tout se passait bien. J’ai quitté le lycée, et suis allé à l’université, plus jeune que je ne l’aurais dû. Je continuais à côtoyer mes amis du lycée, ceux aux parents mafieux et politiques, mais j’ai aussi fait d’autres rencontres, à l’université. J’étudiais la psychologie. Pourtant, malgré une année brillante, je n’aimais pas ça, pas plus que les autres étudiants : je m’étais fait à la vie de richesse et de vantardise. Je les regardais avec une attitude hautaine, méprisante… j’aurais autrefois été très amis avec eux, partageant les mêmes idéaux, mais je suis devenu avec le lycée un gosse de riche, aux parents pauvres… Alors j’ai arrêté la psychologie, rejoignant une filière universitaire plus approprié au gosse de riche qui de toute façon sait qu’il est l’héritier d’une grande fortune : la Théologie. La filière par excellence qui ne prépare pas à un avenir, mais qui occupe juste le temps.

Après une année d’étude, j’ai entamé une année sabbatique avec mes potes, toujours les mêmes, consacré à un tour du monde. C’est cool non ? D’autant plus que ce n’est pas moi qui paye, bien sûr. Mais je n’ai jamais eu le temps de finir cette année sabbatique : nous étions en Corée, à Séoul, quand tout a basculé. Un des amis avec qui j’étais parti, a appris de son père, qu’il n’y avait aucun membre de la triade chinoise qui pouvait être mon père. C’est là que j’ai compris que ces gens ne pouvaient être mes amis : ils étaient riches, moi non. Ils n’ont pas apprécies d’apprendre que je n’étais pas du même milieu qu’eux.

L’un d’eux m’a frappé sous le coup de la colère. Ça aurait pu s’arrêter là, c’est à ce moment-là que s’est réveillée ma seconde personnalité. Ou plutôt, qui s’est de nouveau éveillé : j’avais déjà eu ce genre de « problème » avant. Je l’ai frappé, encore et encore, sans plus m’arrêter, sans que personne ne puisse le faire. Je l’ai tabassé à mort. Quand j’ai repris mes esprits, ma vraie personnalité, j’étais encore à califourchon sur le corps de celui que j’avais considéré comme un ami, mes poings en sang. Étrangement, je me souviens de tout, chose qui d’ordinaire n’est pas le cas.

Je me suis enfui en courant, me cachant dans la nuit Séouilite, dans ce pays que je ne connaissais pas, sans argent pour rentrer chez moi, et de toute manière, j’avais trop peur pour retourner à Singapour : le père de celui que j’avais tué aurait tôt fait de me traquer. Personne ne tue le fils d’un mafieux sans en payer les frais.

Voilà aujourd’hui ce que je suis devenu : un Singapourien, ne parlant pas bien la langue du pays dans lequel il est, sans argent et sans de quoi vivre. Aujourd’hui, je suis devenu la même chose que ma mère était autrefois : prostitué.

Bijour ! Moi c'est Aliénor,  un alien venu sur terre pour conquérir le monde mouhaha.
J'ai 17 ballets, une carte de réduction à la SNCF qui ne sera plus valide dans un mois et que je n'ai jamais utilisé, ce qui prouve que je suis une idiote finie, j'aime le saucisson au fromage de chèvre (peut-être parce que j'en suis une moi-même ? Mi Alien, mi chèvre...)
Je suis tombée sur le forum par hasard, en trébuchant devant ma porte. Et enfin, niveau RP, je touche un peu à tout, petit, moyen, grand...

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